Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04 octobre 2010

Première réunion

Montagne.jpg

Nous continuons la vie de Moïse et reprenons avec la ténèbre, du paragraphe 162 au paragraphe 201

06 septembre 2010

C'est la rentrée !

La petite ecole-cluny.jpg
1500 - Bois Polychrome - Musée National du Moyen-Age - Thermes de Cluny, Paris

Voilà ce qui est prévu pour cette année, au Centre Spirituel Diocésain de Nancy, de 14h à 17h avec le chant des vêpres à 17h.

9 octobre 2010
4 décembre 2010
15 janvier 2011
5 février 2011
19 mars 2011

Dans un premier temps, nous continuerons la vie de Moïse de Grégoire de Nysse.

 

28 mars 2010

Culture profane et culture religieuse

pancrace.jpg

Le début de la vie adulte de Moïse nous raconte deux luttes. La première oppose un Hébreu à un Egyptien. Moïse s'interpose et tue l'Egyptien. Quelle signification donner à cet acte ?

Grégoire de Nysse propose deux interprétations. L'une, plus extérieure, où le combat symbolise la rivalité entre la culture profane et la culture religieuse. En effet, dans le monde ordinaire, la culture profane parait souvent plus forte que la culture religieuse : "Et elle a paru telle à beaucoup d'hommes légers qui ont abandonné la foi traditionnelle pour se joindre à ses adversaires et transgresser la doctrine de leurs pères." Cette réflexion de Saint Grégoire est toujours d'actualité et nous avions remarqué que combattre la culture étrangère et ses vices est également un combat contre soi-même.

L'autre interprétation de Grégoire, plus intérieure, l'amène à voir dans le combat celui de pôles opposés. Il se livre en chacun de nous et forme l'essence du combat spirituel. "Ces ennemis qui luttent l'un contre l'autre, comme l'Hébreu et l'Egyptien, ce sont l'idolâtrie et la vraie religion, la tempérance et l'incontinence, la justice et l'injustice, l'humilité et l'orgueil." Là encore, cette vision ne manque pas d'actualité, surtout en période de carême : ne nous faut-il pas lutter sans cesse contre le doute qui s'insinue face à la foi, contre la paresse qui nous menace d'abandonner, contre le découragement qui s'oppose à toutes nos bonnes intentions ?

Moïse est alors l'homme fort qui donne un coup mortel à l'ennemi de la foi.

Quant à la deuxième de lutte de la bible, celle qui oppose deux Hébreux l'un à l'autre, Grégoire de Nysse reconnaît volontiers que si elle n'existait pas aussi "chez nous", "Nous n'aurions pas vu apparaître les néfastes hérésies et leurs doctrines". Force est de constater que les luttes fratricides sont souvent les plus blessantes et les plus sévères.

Doit-on penser que Moïse quittant la protection d'un environnement féminin où l'on s'entraide, entre brutalement dans un environnement masculin où l'on s'entretue ? Moïse, dont on peut noter la sensibilité à l'injustice et la volonté d'aider ses frères est arrêté par la maladresse et la violence de son action. Il est obligé de s'exiler au pays de Madian. Cette fuite le mettra-t-elle à l'écoute des mystères de la foi ?

28 février 2010

L'éducation de Moïse

fille du pharaon.jpgExaminons un instant l'éducation que Moïse a reçue. Il faut convenir que le texte biblique n'en dit presque rien : " Quand l'enfant eut grandi, elle (sa mère biologique) le ramena à la fille de pharaon qui le traita comme un fils ". L'enfance et l'adolescence de ce fils, que furent-elles ? Grégoire de Nysse en fait le temps de l'éducation à toutes les subtilités de la culture profane, qui, si elle est complétée par une juste éducation de l'âme en fait un homme complet. Les deux femmes symbolisent ces deux éducations, profane et religieuse.

Grégoire de Nysse suit en cela Philon d'Alexandrie. En effet, celui-ci décrit en détail l'éducation royale de Moïse avec toutes les matières d'une éducation grecque soignée. On y trouve arithmétique, géométrie, musique, philosophie, etc... Philon veut par là montrer qu'il est nécessaire d'aller au bout de l'éducation de son temps tout en ne reniant rien des valeurs religieuses pour être un homme accompli.  Il faut se souvenir qu'il écrit vraisemblablement sa Vie de Moïse pour des lecteurs grecs, pas forcément juifs, mais qu'il est soucieux d'intéresser à la religion juive. C'est un bel exemple d'inculturation de la religion.

Philon d'Alexandrie s'inscrit dans la grande tradition des commentaires des sages d'Israël ; Edmond Fleg en a compilé les traditions dans un petit livre très agréable à lire, Moïse raconté par les sages, et je ne résiste pas au plaisir de vous de vous en partager un extrait :

Lorsque Moïse fut venu en l'âge d'apprendre, il eut pour maître les plus savants liseurs d'images. Les uns lui enseignaient les noms des dieux : Hâthor, la vache nourricière, le taureau Hâpi, né d'une génisse vierge ; Anubis, le chacal qui embaume les morts ; l'épervier Horou, le serpent Apôpi... tous les dieux de tous les lieux, sous tous les cieux.

Moïse apprenait les noms des dieux.
Mais la nuit sur sa couche d'ivoire, les chants naguère chantés par Jozabeth, sa nourrice, se réveillaient dans son cœur, et chantaient un Dieu qui n'a point face de bête, ni visage d'homme, ni rayon d'astres, ni couleur de sol, un Dieu qu'on ne voit pas, qui est partout, qui seul est Dieu.

D'autres lui enseignaient l'histoire des Pharaons : de ceux qui avaient capté le Nil en ses canaux, et entassé dans leur greniers des années fécondes ; de ceux qui avaient taillé en colosses des rocs de porphyre et assis des statues dans les temples ; de ceux qui avaient défait des peuples entiers, et tenu l'univers sous leurs sandales.

Moïse récitait l'histoire des Pharaons.
Mais la nuit, sur sa couche d'ivoire, les chants de Jozabeth se réveillaient dans son coeur, et chantaient un peuple qui n'avait ni moissons, ni statues, ni serviteurs courbés sous lui, un peuple d'esclaves nourri de douleur.

D'autres lui enseignaient les devoirs des rois, disant : « Revêts ta parure de guerre ; écrase les pays ; coupe figuiers et vignes ; brûle les cités ; massacre par myriades ! »

Moïse répétait les devoirs des rois.
Mais la nuit, sur sa couche d'ivoire, les chants de Jezabeth se réveillaient dans son cœur, chantant : «  Sois prudent comme Jacob, sois doux comme Isaac, sois fidèles comme Abraham. »

C'est une belle histoire à raconter à tous les jeunes parents qui s'inquiètent de savoir quel est l'impact d'une éducation religieuse sur leurs enfants... et moi, je suis bien sûre que d'autres petits Moïse ont appris la théorie de la relativité, les statistiques, l'art du cinéma et qu'ils parlent couramment l'anglais mais que les chants de leurs mères racontant l'histoire du Messie venu s'incarner sur terre restent à jamais gravés dans leurs cœurs.

éducation-moïse.jpg

18 février 2010

Bon et joyeux carême

Lac de Tibériade.jpg

Ce matin, l'office des lectures propose justement le premier chapitre de l'Exode. Le carême étant ce long temps de préparation à la fête de Pâques, l'Exode est le livre par excellence de l'Ancien Testament qui y dispose le mieux ; et l'Eglise nous le fait lire à cette fin pendant l'office des lectures des trois premières semaines.

Avec Grégoire de Nysse, nous comprenons qu'avec la naissance de Moïse, c'est de naissance spirituelle dont il s'agit. En effet, il commente ainsi :

Ainsi nous avons la possibilité, malgré l'opposition et le mécontentement du tyran, de naître de la meilleure naissance et d'être contemplés avec joie et « conservés vivants » par les parents de ce beau rejeton - les pères de la vertu sont les dispositions de l'âme - malgré l'opposition du tyran.

Le combat spirituel du carême commence bien par laisser une chance à la vie divine de se développer en nous malgré l'afflux des préoccupations qui nous entraînent et l'opposition de nos petits tyrans intérieurs. Que l'ascèse du carême, telle le coffre de Moïse nous aide à surfer sur les flots de l'agitation du monde ! En route pour le voyage en ce temps béni du carême...