Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

24 décembre 2009

Noël

Nativite_GIOTTO.jpg
Joyeux Noël à tous.
Et pour rester avec Grégoire de Nysse, ce très beau texte pour la naissance du Sauveur :
 
Sonnez de la trompette, dit David, au jour solennel de votre fête. Les ordres que nous donnent les divers enseignements forment des lois absolues pour ceux qui les entendent. Et puisque c'est aujourd'hui le jour solennel de notre fête, obéissons, nous aussi, à la loi et devenons les hérauts de cette solennité. La trompette, en cette loi, c'est la parole ; saint Paul nous invite à le croire, lorsqu'il dit que cet instrument doit émettre non pas des sons confus, mais des notes distinctes, qui ne laissent aucun trouble en l'auditeur. Rendons, nous aussi, mes frères, un son clair et limpide, aussi noble que celui de la trompette. La loi qui déjà, dans les figures de l'ombre, pressent la vérité, exige qu'à la fête des Tentes, l'on sonne de la trompette.

Or nous fêtons aujourd'hui le mystère de la véritable construction des Tentes. C'est en effet en ce jour qu'est bâtie la tente humaine par celui qui pour nous s'est revêtu d'humanité. C'est en ce jour que nos tentes, abattues par la mort, sont relevées par celui qui, au commencement, a construit notre demeure. Répétons à notre tour, le vers du psaume, mêlons nos voix aux superbes accents de David : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur...

...Si nous sommes de véritables bergers et veillons sur nos propres troupeaux, c'est à nous que s'adresse la voix des anges qui nous annonce cette grande joie. Levons donc nos yeux vers l'armée céleste, contemplons le chœur des anges, écoutons leurs hymnes divins. Que chantent-ils en leur joie ? Gloire à Dieu dans les hauteurs, s'écrient-ils. Pourquoi la voix des anges glorifie-t-elle la divinité qu'ils contemplent dans les hauteurs ? Parce que, ajoutent-ils, la paix est sur la terre. Ils frémissent d'allégresse à ce spectacle, les anges. La paix sur la terre ! Celle-ci, hier, n'était qu'objet de malédiction, désert d'épines et de ronces, théâtre de guerre, exil de condamnés ; et voici qu'elle reçoit la paix ! O merveille ! La vérité est sortie de la terre et la justice se penche du ciel. Tel est le fruit qu'a donné la terre des hommes ! Et ce bonheur récompense la bonne volonté qui règne chez les hommes. Dieu se mêle à la nature humaine, afin d'élever l'humanité à la hauteur de Dieu.(traduction France Quéré, texte en entier ici)

Que le Christ naisse aujourd'hui dans nos coeurs ! 

06 décembre 2009

La bible et la vie de Moïse

Pour que nous puissions plus facilement nous repérer dans le texte du commentaire de Grégoire de Nysse, je l'ai partagé en séquences et j'ai mis les références bibliques en regard. Voici le début.

Grégoire de Nysse

Plan du commentaire

Bible

Chapitres 1 à 12

La naissance et l’enfance de Moïse

Exode 2, 1 - 10

Chapitres 13 à 18

La fuite au pays de Madian

Exode 2, 11 - 22

Chapitres 19 à 26

Le buisson ardent

Exode 3, 1 - 22

Chapitres 27 à 36

Le bâton et le serpent, la main

Exode 4, 1 - 9

Chapitres 37 à 41

La culture étrangère de sa femme

Exode 4, 18 - 26

Chapitres 42 à 53

Aaron

Ex 4, 10-17;27-31

Chapitres 54 à 62

Les premières tentations

Exode 5, 1 - 23

Chapitres 63 à 72

Introduction aux plaies d’Egypte

Exode 7, 8 - 25

Chapitres 73 à 88

L’endurcissement du cœur

Exode 7,26 - 10,24

Chapitres 89 à 101

La mort des premiers nés

Exode 11, 1 - 10 et

Exode 13, 1 - 16

Bonne lecture.

26 novembre 2009

Saint Paul l’avait déjà dit…

perles.jpg

Alors que la notion de perfection conçue par Grégoire de Nysse comme un progrès sans fin (de commencement en commencement) occupait mon esprit, je tombe sur ce texte de Saint Paul dans la deuxième épître aux corinthiens : " Et nous tous qui, le visage découvert, réfléchissons comme en un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en cette même image, allant de gloire en gloire, comme de par le Seigneur, qui est l'Esprit."

C'est à la fin du chapitre trois quand Paul fait une exégèse du voile recouvrant le visage de Moïse (tiens, justement Moïse, comme par hasard...) L'apôtre parlant des fils d'Israël dit : "Oui, jusqu'à ce jour, toutes les fois qu'on lit Moïse, un voile est posé sur leur cœur ". C'est une expérience qui est bien la nôtre, celle de ne pas comprendre le texte biblique.  Combien de fois sa signification nous parait voilée. En revanche quand un éclair de compréhension vient nous illuminer, quelle joie profonde et pleine, un avant-goût de la gloire. Et pourtant, quelques temps plus tard, le même passage peut nous offrir la joie d'une autre compréhension, plus entière. C'est tout le mystère de l'étude sous la conduite de l'Esprit.

Au verset suivant, Saint Paul décrit bien cette expérience intérieure : nous lisons l'écriture et se révèle un aspect du texte qui nous avait jusqu'alors échappé : "C'est quand on se convertit au Seigneur que le voile est enlevé. Car le Seigneur, c'est l'Esprit, et où est l'Esprit, là est la liberté".

De commencement en commencement, pour Grégoire de Nysse

De gloire en gloire pour Saint Paul,

D'association en association, de découverte en découverte, de progrès en progrès...

Oh, il est temps que je m'arrête ! Bonne journée à tous.

21 novembre 2009

Ce qu'on apprend dans la préface de la Vie de Moïse de Grégoire de Nysse

grégoire de Nysse.jpgCet ouvrage est le fruit de la maturité de Grégoire de Nysse. Il a été écrit alors que celui-ci était déjà âgé. En effet, il dit dans sa préface : " nous qui sommes établis sur tant d'âmes en place de père, nous avons pensé qu'il convenait à nos cheveux blancs d'accéder à la demande de ta vertueuse jeunesse ".

Grégoire écrit très certainement pour un jeune moine " Tu nous as donc demandé, tête chère, de te décrire en général ce qu'est la vie parfaite ".

C'est l'époque où notre auteur  est dégagé des controverses théologiques. Il s'occupe entièrement de la vie intérieure. Il va donner au monachisme, inauguré par sa sœur Macrine et organisé par son frère Basile, de solides bases mystiques. 

Sa doctrine spirituelle atteint une grande maîtrise. C'est alors qu'il développe l'idée de la perfection conçue comme un progrès sans fin et non pas comme un état  immobile à atteindre.

Si la perfection était un état fini, aussi élevé soit-il, cela impliquerait que Dieu est lui-même fini. Or comme cela est impossible, la vie parfaite est un mouvement d'états de perfection en états toujours plus grands.

C'est ce qui fait écrire à Saint Grégoire de Nysse que chacun de nous marche vers Dieu " de commencement en commencement par des commencements qui n'ont jamais de fin " (traité sur le Cantique des Cantiques).

15 novembre 2009

Grégoire de Nysse, quelques repères biographiques

Image2.jpgGrégoire est né dans les années 331 - 335 dans la province du Pont (au nord de l'actuelle Turquie). Son père était rhéteur. A sa mort, c'est sa sœur ainée, Macrine, qui prend la direction de la famille. Elle exerce une grande influence religieuse sur tous ses frères et sœurs et inspirera à Grégoire deux livres, Vie de Macrine et dialogue Sur l'âme et la Résurrection. Elle se retirera avec sa mère et leur plus jeune frère Pierre dans une de leurs propriétés pour y fonder un monastère.

Son frère aîné Basile, évêque de Césarée, dont l'amitié avec Grégoire de Nazianze est bien connue, exerce également une influence très profonde sur Grégoire. Basile encourage son jeune frère à entreprendre des études de rhétorique. Grégoire devient lecteur à Césarée puis il entreprend une carrière civile et se marie.

Mais en 371, Basile, ayant besoin d'hommes sûrs pour contrecarrer l'hérésie arienne, fait nommer Grégoire évêque de Nysse. C'est en 377 qu'il est déposé de sa charge suite à des accusations mensongères d'arianisants.

A la mort de Basile (379), dont Grégoire devient l'héritier théologique, son rayonnement ne cesse de croitre. En 381, il joue un rôle de première importance au concile de Constantinople. L'empereur Théodose le désigne comme garant de l'orthodoxie pour les églises du Pont. Il retourne alors à Nysse où il enseigne et se consacre à son propre approfondissement spirituel. Ses plus belles œuvres datent de cette époque. Il écrit entre autres les Homélies sur le Cantique des Cantiques, le traité Sur la Perfection et la Vie de Moïse qui va nous occuper cette année.

Si vous voulez poursuivre la connaissance de la vie de Grégoire de Nysse :

La notice courte des éditions du cerf :

Une biographie détaillée dans un site complet dédié à Saint Grégoire de Nysse :

La catéchèse de Benoit XVI